Regardez l’interview de Lionel QUILLET, maire de Loix et président de la Communauté de Communes de l’Ile de Ré.
Lionel Quillet, Monsieur Ile de Ré Lionel Quillet peut définitivement être appelé Monsieur île de Ré tant il apparaît comme l’homme fort de ce territoire insulaire. Il est l’élu à poigne. Il a même la réputation d’avoir eu des colères
homériques par le passé. Il est l’homme des digues et des protections contre la mer de la Charente-Maritime.
L’île de Ré est la quatrième plus grande île de France métropolitaine, derrière la Corse, l’île d’Oléron et Belle-ÃŽle. Ce bout de terre relié à La Rochelle, au continent par un pont, est sommes toutes, un tout petit territoire : seulement 100 km2 de superficie pour une longueur d’une trentaine de kilomètres seulement. Et pourtant, cette petite île de l’Atlantique est l’objet de bien des
convoitises, de bien des batailles. Et de bien des enjeux.
Lionel Quillet préside aux destinées de l’île de Ré en tant que président de la Communauté de commune depuis 2008, presque 20 ans que le maire de Loix fait entendre sa voix bien au-delà des contours insulaires. C’est d’abord en tant que maire de Loix, petite commune d’un peu plus de 700 âmes qu’il entre aux responsabilités d’élu en 1995. Il n’a alors qu’une trentaine d’années et devient, à l’époque, l’un des plus jeune premier magistrat de la Charente-Maritime.
Dans la vie civile, il a une entreprise unique en France, labellisée Entreprise du patrimoine vivant, la librairie Quillet est non seulement une incroyable librairie de livres anciens, mais c’est surtout une entreprise de restauration de documents anciens : cartes, affiches, ouvrages divers, documents d’archives. Cela lui a valu de recevoir l’an passé la Légion d’honneur de la part de l’ancien président du Département et plusieurs fois ministre Dominique Bussereau, l’un de ses plus fidèles amis et soutiens.
C’est la tempête Xynthia en 2010 qui renforcera un peu plus le lien entre les deux hommes. Dominique Bussereau est alors président du Conseil départemental de Charente-Maritime et Lionel Quillet, l’un de ses vice-président. La submersion marine qui touche tragiquement alors la Charente-Maritime permettra aux deux hommes d’entamer alors une politique très volontariste de reconstruction et de consolidation des digues dans tout le département et notamment à l’île de Ré où plus de 70 millions de chantier de protection des côtes sont entamés et aujourd’hui achevés. Reste plus que le Fier d’Ars à protéger (toute une façade littorale de mer et de marais au nord de l’île de Ré). Un dossier complexe qu’il a du céder, contre son gré, à son rival politique Patrice Raffarin. Le maire de Rivedoux-Plage a, entre temps gagné les élections en tant que conseiller départemental et a hérité du dossier de la protection des côtes et des Papi (programme d’action et de prévention des inondations) de la Charente-Maritime.
Mais Lionel Quillet ronge son frein et il n’a pas dit son dernier mot. Il a entrepris une politique volontariste en matière de logement, pour le maintien de la vie permanente. La vie permanente, c’est son crédo, son dada, avec l’objectif qui semble utopique à ses détracteurs, d’atteindre un jour le seuil des 20 000 habitants permanents sur l’île. Ce qu’il est parvenu à faire sur la commune de Loix, c’est à dire passer de 500 à plus de 700 habitants, il entend l’appliquer, contre les vents et les marées contraires, à l’île de Ré, pour le maintien des écoles, de la vie associative et économique
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Et puis l’île de Ré est bien un territoire très particulier : c’est le seul territoire de France a bénéficié d’une écotaxe. En s’acquittant du prix du pont, les automobilistes participent en fait, à la protection de l’environnement rétais. Une manne d’argent considérable qui est fléché vers la protection des dunes, des plages, des marais, les mobilités douces et la protection environnementale au sens large. Aujourd’hui, l’île de Ré et son écotaxe font des envieux. Et l’île de Ré est scrutée par bien des territoires en France. « Autrefois une destination, devenue une marque très tendance, l’île de Ré est aussi maintenant une valeur refuge. » explique t-il. C’est un territoire à choyer. Ici, on est dans une bulle. Lionel Quillet n’entend pas passer la main tout de suite.