Le président français Emmanuel Macron a salué vendredi dans un message sur X l’appel « très clair » de son homologue américain Donald Trump à un cessez-le-feu inconditionnel de trente jours dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine. « Nous devons oeuvrer en ce sens sans délai, sans faux-semblants, ni manoeuvre
« Nous devons oeuvrer en ce sens sans délai, sans faux-semblants, ni manoeuvres dilatoires », a déclaré le président français, précisant s’être entretenu dans la nuit et à plusieurs reprises avec son homologue américain.
A Nancy (Meurthe-et-Moselle), où l’a rejoint le Premier ministre polonais Donald Tusk, Emmanuel Macron a redit l’importance de faire taire les armes en Ukraine.
« (Un cessez-le-feu), c’est ce qui nous permettra de bâtir une paix robuste et durable dans laquelle on négociera les garanties de sécurité. Il faut déjà que l’on arrête les combats », a-t-il dit à des journalistes place Stanislas.
Si les Etats-Unis cessent de soutenir l’Ukraine, « ce sera beaucoup plus dur, nous le savons, et c’est pour cela que nous nous battons pour garder les Américains engagés », a-t-il aussi déclaré.
Donald Trump a lancé jeudi un nouvel appel à un cessez-le-feu inconditionnel de trente jours dans un message sur son réseau Truth Social en déclarant que Moscou et Kyiv devraient rendre des comptes en cas de non-respect de cette trêve.
« Si le cessez-le-feu n’est pas respecté, les Etats-Unis et leurs partenaires imposeront de nouvelles sanctions », a menacé le président américain.
Donald Trump a conversé au téléphone avec le président ukrainien Volodimir Zelensky, qui a réaffirmé que Kyiv était prêt à mettre en oeuvre ce cessez-le-feu immédiatement.
« OUVRIR LA VOIE À DE RÉELLES NÉGOCIATIONS DE PAIX »
La proposition d’un cessez-le-feu de trente jours a été présentée en mars dernier par les Etats-Unis et acceptée par l’Ukraine. La Russie a estimé qu’une telle mesure ne pourrait entrer en vigueur qu’une fois mises en place des mesures fiables de surveillance et de maintien de la trêve.
« L’Ukraine a déjà depuis près de deux mois marqué son accord à ce cessez-le-feu. J’attends désormais que la Russie en fasse de même », a déclaré Emmanuel Macron. « A défaut, nous serons prêts à réagir fermement, avec tous les Européens et en étroite concertation avec les Etats-Unis. »
« Nous appelons la Russie à ouvrir enfin la voie à de réelles négociations de paix. Si cela ne se produit pas, nous n’hésiterons pas, en accord avec nos partenaires européens et les Etats-Unis, à accroître la pression des sanctions », a renchéri le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz vendredi lors d’un déplacement à Bruxelles.
La Russie a annoncé une trêve de trois jours, du 8 au 10 mai, pendant les célébrations du 80e anniversaire de la victoire de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie, qualifiée de « farce » par l’Ukraine.
« Nous voulons la paix mais aujourd’hui le seul obstacle à la paix se trouve à Moscou. Il parade et s’appelle Vladimir Poutine », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot par allusion au défilé du 9-Mai sur la place Rouge, lors d’une visite en Ukraine.
Jean-Noël Barrot s’exprimait devant des journalistes à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, où il s’est rendu avec ses collègues de l’Union européenne pour témoigner de la solidarité européenne avec l’Ukraine.
Il a précisé avoir parlé avec le sénateur américain Lindsey Graham, qui envisage un nouveau train de sanctions contre Moscou, afin de se coordonner avec l’UE, qui prépare un 17e « paquet » de sanctions contre la Russie.
(Rédigé par Jean-Stéphane Brosse, avec la contribution de John Irish à Paris et Elizabeth Pineau à Nancy, édité par Blandine Hénault et Kate Entringer)
